Discrimination des minorités dite visibles (2)

Publié le par Une servitrice d'Allah

Les minorités 

Une experte indépendante des Nations unies épingle la France sur le racisme Par : EL MOUDJAHID Le : vendredi 28 septembre 2007
L’experte indépendante des Nations unies sur les questions relatives aux minorités, Mme Gay J. MacDougall, a estimé, hier à Paris, que le racisme est "une discrimination répandue, enracinée dans la société française". Au cours d’une rencontre avec la presse, l’experte onusienne a dressé un bilan de son voyage officiel en France (du 19 au 28 septembre) et des contacts qu’elle avait eus avec les responsables politiques français, ONG et représentants des communautés minoritaires à Paris, Marseille et Strasbourg. Elle a indiqué que son séjour lui a permis de constater que "le racisme est bien réel en France. Il est vivant, pernicieux et cible clairement les minorités visibles issues de l’immigration qui sont pour la plupart des citoyens français". Mme MacDougall a indiqué que les émeutes de 2005 sont "un signal fort" sur la gravité de la situation prévalant dans les banlieues et la mal-vie" des communautés qui y vivent. "Les espoirs et les rêves des jeunes sont ignorés. Ils ne voient aucune possibilité de promotion sociale en raison de la couleur de leur peau, de leur religion, de leur nom de famille ou de leur résidence", a souligné l’experte onusienne. Elle a ajouté que "des personnes qui ont beaucoup travaillé, respecté toutes les règles du jeu et qui croient sincèrement aux valeurs de la République, se retrouvent aujourd’hui piégées dans des ghettos urbains géographiquement et socialement isolées. Ces personnes se sentent discriminées et rejetées par une conception rigide de l’identité française qui ne leur correspond pas". L’experte onusienne a, par ailleurs, rappelé que la France a toujours rejeté la notion du droit des minorités car "incompatibles avec sa constitution et les principes qui mettent en valeur les droits individuels, l’égalité, l’unité et l’universalisme".
Mme MacDougall, tout en se félicitant de la mobilisation du mouvement associatif et des ONG et des récentes initiatives prises par le gouvernement comme la loi de 2005 contre la discrimination et la création de la Haute autorité de lutte contre la discrimination et pour l’égalité (HALDE), a insisté sur "une approche plus globale et plus ferme" pour combattre ces agissements et ces politiques discriminatoires. "La fermeté doit être une priorité pour le gouvernement français", a-t-elle estimé. L’experte onusienne s’est dite "préoccupée" par les prises de position et certaines décisions prises en France. "Lorsque des dirigeants politiques parlent de +discriminations positives+ cela ressemble à un message codé de rejet de cette notion. Ce terme colporte la perception erronée selon laquelle des privilèges sont accordés à des personnes de certaines origines", a-t-elle précisé. Elle a considéré également que "le message implicite dans l’appellation du nouveau ministère de l’immigration, de l’identité nationale et de l’intégration semble indiquer que la présence et le nombre croissant de personnes issues de l’immigration menacent l’identité nationale de la France et constituent un problème qui doit être résolue". Pour elle, le débat actuel sur l’immigration, les quotas d’expulsions à atteindre et les tests ADN "crée un climat général de suspicion et de rejet de ces populations immigrées".
"Lors de mes rencontres avec les communautés minoritaires, j’ai ressenti une frustration réelle chez leurs représentants", a indiqué Mme MacDougall.
"Même lorsqu’ils accèdent à la nationalité française, ces personnes restent des citoyens de seconde classe qui n’ont pas accès aux mêmes opportunités que les autres", a-t-elle souligné, ajoutant que ces personnes "sont accusées de communautarisme alors qu’elles n’ont d’autre choix que celui de vivre dans des ghettos isolés, dans des logements sociaux".

    

Publié dans Politique

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